Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/26

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Le maréchal de Mac-Mahon avait fait tout son possible pour masser le plus de troupes qu’il pût de ses trois corps d’armée ; et il avait, en effet, le dessein d’attaquer sans tarder l’ennemi qui avait envahi le territoire français. L’une des divisions du 7e corps venait d’être transportée à Mulhouse pour protéger l’Alsace ; à peine arrivée, elle fut ramenée à Haguenau et le 6 au matin elle vint former l’aile droite de la position très forte que le 1er corps d’armée français occupait derrière la Sauer en avant de la ligne de Frœschviller à Eberbach par Elsasshausen. À l’aile gauche on attendait l’arrivée de la division de Lespart du 5e corps, venant de Bitche, dont les autres fractions partaient seulement de Sarreguemines pour s’avancer à l’est par Rohrbach. En attendant, la division Ducrot formait sur cette aile un crochet défensif.

De tout ce qui précède il ressort que de part et d’autre les généraux en chef n’avaient l’intention de procéder à l’attaque que le lendemain ; mais partout où les armées ennemies seront aussi rapprochées l’une de l’autre qu’elles l’étaient ici, la lutte s’engagera très facilement, même contre le gré des hommes placés à leur tête.


Bataille de Wœrth


6 août. — Déjà, pendant la nuit du 5 au 6 août, les avant-postes allemands et français avaient eu, sur différents points, maille à partir les uns avec les autres. Aussi le général commandant la 20e brigade (allemande) crut-il devoir s’emparer du point de passage de la Sauer, situé tout contre son front. Cette rivière constitue un obstacle des plus sérieux. Le pont sur lequel passe la route de Wœrth était