Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/29

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rain la plus désavantageuse qu’il soit possible d’imaginer, deux régiments de cuirassiers, et un de lanciers, de la brigade Michel, se précipitèrent sur l’infanterie allemande qui était précisément en train d’exécuter une conversion à droite près de Morsbronn. Les Français chargeaient avec la plus grande intrépidité, mais le 32e régiment d’infanterie, sans chercher à s’abriter derrière les couverts qu’offre le terrain, resta déployé en tirailleurs et reçut cette masse de plus de 1 000 chevaux, qui s’avançait comme un ouragan, par une fusillade qui fit subir des pertes énormes aux cuirassiers en particulier. Quelques cavaliers traversèrent la ligne des tirailleurs et gagnèrent le large, beaucoup furent faits prisonniers dans le village ; les autres poussèrent leur charge furieuse jusqu’à Walbourg. Là, ces cavaliers, qui avaient perdu toute cohésion, rencontrèrent le 13e régiment de hussards prussiens, subirent de nouvelles pertes et disparurent du champ de bataille.

À la vérité, l’infanterie de l’aile droite française réussit à refouler les fractions les plus avancées de l’armée ennemie près de la ferme d’Albrechtshausen, mais elle ne put continuer sa marche en avant à cause du feu d’une nouvelle position d’artillerie qu’on venait de démasquer.

Quand enfin on eut fait franchir la Sauer aux derniers bataillons dont on disposait, le XIe corps s’avança pas à pas à travers le Niederwald en soutenant des engagements sans cesse renouvelés. À 2 heures et demie il atteignit la lisière septentrionale où il opéra sa jonction avec l’aile gauche du Ve. Le village d’Elsasshausen, tout en flammes, fut enlevé et l’on s’empara en outre du petit bois situé au sud de Frœschwiller, dans lequel les Français firent une résistance des plus vives.

L’armée française, qui se voyait ainsi resserrée sur un