Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/293

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MARCHE DES ALLEMANDS VERS LE SUD. 285 commandement, le général d’Aurelle ayant été relevé de ses fonctions. On y verra M. de Freycinet, délégué du ministre de la guerre, qui était tenu parfaitement au courant par les ha- bitants, donner au général Bonrbaki l’assurance qu’il n’ava.it en face de lui qu’un faible corps de cavalerie et l’inviter à plusieurs reprises et de la manière la plus pres- sante à se porter en avant sur Blois, et le général de ré- pondre que, s’il entreprenait cette marche en ce moment, il ne reverrait pas une piece, pas un homme de ses trois corps : il avait l’intention, ajoutait-il, de battre en retraite de Bourges sur Saint—Amand, et plus loin encore s’il le fal- lait; seulement on devait s’attendre à ce que, auparavant,il fût attaqué et qu’alors il y eût une catastrophe. Le ministre de la guerre se rendit de sa personne à Bourges; mais lui·méme dut renoncerà toute offensive sé- rieuse après avoir constaté la désorganisation complète des troupes. « C’est encore ce que j’a.i vu de plus triste! » écri- vait-il. Il ne put obtenir qu’à grand’peine que les troupes ne rétrog1·adassent pas davantage,mais qu’elles attendissent les événements a Bourges, sous la protection d’une f1·ac- tion qu’on porterait en avant à Vierzon. V Le jour méme où le général de Schmidt entrait à Vier- zon, le l5° corps se trouvait posté aux environs d’Henri- ohemont, à peu près à la méme distance de Bourges que lui—méme. Les 18* et 20° étaient à Aubigny-Ville et a Cernay, éloignés de deux ou trois journées de marche. Il est permis d’admettre que, si la l8° division s’était mise en marche pour suivre la 6° division de cavalerie, Bourges et les grands établissements militaires qui s’y trouvaient se- raient tombés au pouvoir des Allemands. ' A l’est d`0rléans le lll' corps avait remonté la Loire par