Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/326

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3l8 · _LA GUERRE DE 1870. I dement, moyen qu'îI est toujours désagréable de devoir em- ployer, ne suffisait pas à lui seul à réduire une place d’une étendue si énorme, et l’état—major allemand s’était très bien rendu compte qu’il n’arriverait à ses fins qu’en faisant le siège en règle de la ville. Or le génie ne pouvait pas encore procéder à l’attaque, l’artillerie nétant pas en mesure de le soutenir. — Nous l’avons vu plus haut, l`artillerie de siège était tout entière occupée aux sièges de places qui, étant situées sur les derrières de l`armée, interceptaient les communi- cations avec l’Allemagne. Il y avait, il est vrai, a Villacou- blay 250 pièces de gros calibre toutes prêtes, mais on n’é- tait pas encore pa1·venu à transporter j usque—la les munitions indispensables à l’attaque q11i, une fois commencée, ne de- vait plus, à aucun prix, se voir interrompue. _ Dès les derniers jours de novembre, il est vrai, les trains de chemin de fer arrivaient jusqu’a Chelles; mais la plus grande partie des munitions avaient été débarquées aupa- ravant déja a Lagny, et de ce point il fallait les transporter au parc par voie de terre. On avait constaté que les char- rettes à deux roues en usage dans le pays ne se prètaient absolument pas au transport des projectiles. Par voie de réq11isition on ne put se procurer que 2000 voitures à quatre roues, quoiqu’on opéràt dans un rayon des plus étendus. On dut donc en fai1·e venir 960 autres de Metz, qu’on avait pourvues de chevaux tirés d’Allemagne; on eut meme recours aux attelages de la troisième armée, quoi- qu’ils fussent presque indispensables au ravitaillement de l'armée combattant sur la Loi1·e. Finalement, on dut employer encore au transport des munitions tous les che- vaux de trait des équipages de ponts de campagne, des co- I lonnes de pontons et de pionniers. .