Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/327

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COMB·AT DU BOURGET. 319 Les difficultés s’accrurent encore quand, par suite de la débâcle des glaces, on dut replier les ponts militaires jetés sur la Seine. . Les voitures _mettaient neuf jours pour l’alIer et le re- tour, entre Nanteuil et Villacoublay, tant les chemins vi- cinaux etaient en mauvais état. Beaucoup d’entre elles se rompaient sous la charge et fort souvent les charretiers s’enfuyaient. L’artillerie allait, en outre, a ce moment meme, avoir a résoudre une autre tâche qui lui fut im- posée sur la proposition du chef du grand état-major. La garnison de Paris n’avait pas jusqu’alors réussi à se frayer un passage les armes à la main; elle recourut à la bêche, afin de refouler toujours plus loin et finalement de forcer le cercle d’investissement par des contre-approches. Au sud, ses retranchements s’étendaient déja au delà de Villejuif et de Vitry jusqu’à la Seine et, au nord, elle éta- blit entre Drancy et le fo1·t de l’Est un système tres étendu de tranchées et de batteries s’avançant jusqu’à la distance de i 000 mètres du Bourget, qui, de la sorte, se voyait l’ob- jet d’un siège en règle. A la vérité, un froid très vif vint bientôt empecher les Français de continuer leur travaux; mais les ouvrages achevés reçurent leur armement d’artil- lerie et la deuxième armée vint les occuper. Leur point d’appui le plus solide leur permettant de progresser aussi bien dans la direction de l’est que dans celle du nord, c’était le Mont-Avron qui, dominant au loin la contrée et armé de 70 pièces de gros calibre, s’avançait dans la vallée de la Marne, en forme de coin, entre la partie nord et la

partie sud de la ligne d’investissement.