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328 LA GUERRE DE 1870.

avait été détruit. Dans l’intervalle, la 19e division était arrivée sur ce point; plusieurs bataillons furent postés en avant, par le sud, contre les Roches d’où elles réussirent facilement à déloger l’ennemi. La nuit étant survenue, le corps ne put reprendre sa marche; il s’établit dans des cantonnements a Montoire et aux environs.

Le général commandant en chef le IIIe corps avait résolu de s’arrêter ce jour-là en avant de Vendôme et de ne faire passer le ruisseau d’Azay qu’à sa seule avant-garde; mais celle-ci rencontra bien vite une résistance si vive que le gros du corps dut marcher à son secours. Afin de dégager le général de Curten, le général de Jouffroy avait dirigé une nouvelle attaque contre Vendôme et quand l’avant-garde de la 5e division arriva, à 1 heure et demie, a Villiers, elle y trouva le 10e bataillon de chasseurs qui avait suivi son corps en longeant la rive droite du Loir, ayant à soutenir, depuis quatre heures, une lutte des plus acharnées. Les deux batteries furent mises en position sur le plateau au nord de la localité et le 48e régiment d’infanterie se porta vivement en avant jusqu’au versant du cours inférieur du ruisseau d’Azay. La vallée fort large et toute en prés était commandée par le fusil Chassepot a longue portée des Français et, de plus, battue par leur artillerie dans le sens de la longueur. Aussi leurs lignes de tirailleurs fort denses prirent-elles l’offensive.

D’abord on fit avancer le 8e régiment pour soutenir les troupes engagées; après une lutte fort courte, a l’aile gauche, il s’empara du gué du Loir; puis arriva la 10e brigade d’infanterie, et successivement l’artillerie vit s’accroître le nombre de ses pièces de façon qu’elle en eut finalement 36 au feu. L’artillerie française ne put lui tenir tête et, une demi-heure après, elle put se mettre à canonner l'infan-