Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/353

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BATAILLE DU MANS. 345 corps d’armée qui était présent envoya des détachements prendre en flanc, à droite et à gauche, la forte position ennemie; sur la gauche, deux compagnies réussirent à franchir le cours d’eau à la Goudrière. Là elles rencontrèrent dès 4 heures l’avant—garde de la i 4* brigade que le colonel comte von der Grœben amenait de Parigné et qui s’était emparée du château de Girardrie. Quand les compagnies de la f1° brigade détachées à droite eurent atteint Amigné, elles entendirent la sonnerie: « Tout le monde en avant. » Amigné fut enlevé au pas de charge, on franchit le pont au nord de Gué-la-Hart et cette localité fut en même temps occupée après une lutte acharnée par des troupes venant du sud. L’ennemi se décida alors à battre en retraite : on lui tit plus de 1 000 prisonniers. Il faisait déjà nuit et l’objectif assigné, Changé, n’était pas atteint. On y arriva cependant et, enlevant une barri- cade à l’entrée de la localité, on la trouva occupée par la l0° brigade. Celle-ci se portant en avant par la route de Parigné avait rencontré de la résistance aux chateaux de Chef—Raison et de la Paillerie. Deux pièces furent mises en batterie; elles ne parvinrent pas a réduire au silence l’artillerie ennemie, mais là encore le général de Stülpnagel, ne laissant en observation qu’un seul bataillon, avait couru avec une fraction de la brigade vers Gué—la»Hz·1rt afin de soutenir les troupes qui y avaient engagé la lutte, tandis que l’autre marchait sur Changé méme. Là une partie des troupes françaises était déjà dans ses cantonnements; mais elles reprirent vivement les armes et opposèrent aux Allemands une résistance vigoureuse. Une lutte acharnée s’engagea dans les rues; au bout d’une heure, l`ennemi, au nombre de 800 hommes, se voyant refoulé sur la place du Marché, dut mettre bas les armes.