Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/38

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kingen. Cette localité lui avait été désignée par le général commandant le corps d’armée, dans un ordre antérieur, comme devant être le point terminus de sa marche. Cet ordre, à la vérité, avait été donné à un moment où l’on ne pouvait pas prévoir quelle tournure prendraient les événements dans le courant de la journée.

Cependant, le mouvement offensif des Français avait été, dans l’intervalle, arrêté par le feu de sept batteries établies sur la Folster Höhe et l’infanterie, conduite par le général de Zastrow en personne, avait réussi à se porter de nouveau en avant.

La configuration du terrain ne permettait en aucune façon de tirer parti des quelques escadrons qui, arrivant successivement de toutes les directions, s’étaient réunis en arrière de la ligne de combat. C’est en vain que les hussards tentèrent de se déployer sur le Rothe Berg ; par contre, le major de Lyncker parvint, en dépit de difficultés presque insurmontables, à y établir huit pièces au milieu des cris de joie de l’infanterie serrée de près par l’ennemi. Au fur et à mesure qu’elles arrivaient, elles engageaient l’une après l’autre la lutte avec les batteries ennemies, quoique le feu des tirailleurs français postés à couvert, à la distance de 800 mètres, blessât ou tuât la moitié de leurs servants. On gagna, il est vrai, un peu de terrain, à partir de ce moment ; mais l’espace restreint qu’offrait le plateau ne permettait pas aux troupes de se déployer en face du front fort étendu de l’adversaire.

Mais des secours efficaces allaient arriver sur la droite. Le général de Gœben avait envoyé en avant tous les bataillons de la 16e division, non encore engagés, dans la direction de Stiering, où le coup décisif allait être frappé. Tandis qu’une partie de ces bataillons faisait front à la