Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/385

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_ PRISE DE PÉRONNE. 377 Déjà l’armée française s’était mise en marche sur la grande route de Cambrai; son ‘2EZ“ corps refoula derrière l’Hallue la 3° division de cavalerie, d’abord de Bapaume puis aussi d’Albert. Le 23* corps suivait par la même route et d’après cela il semblerait qu’on voulait réellement attaquer Amiens. Mais une reconnaissance faite dans cette direction avait permis de se rendre compte des difficultés que pré- senterait l’exécution de ce dessein; en outre, une dépêche télégraphique du ministre de la guerre annonçait que, dans les quelques jours qui suivraient, l’armée de Paris allait faire une dernière tentative, un effort désespéré pour briser le cercle de fer de Pinvestissement et que l`armée du nord devait attirer sur elle-mème le plus de foi·ces enne- mies qu’elle pourrait afin qu’il y en eût moins devant Paris. En conséquence, le général Faidherbe résolut de marcher immédiatement sur Saint—Quentin, ville sur laquelle il avait déjà dirigé, de Cambrai, la brigade lsnard. En atta- quant l’aile droite des ennemis ou, pour le moment, il n’y avait que de la cavalerie, on menaçait en même temps leurs communications avec l’intérieur de l’Allemagne, tau- dis que la proximité des places du nord permettait aux Français de s’y retirer et leur donnait une bien plus grande liberté de mouvements dans leurs opérations. Mais le général de Gœben avait prévu cette marche par le flanc gauche de l’ennemi et, afin d’y mettre obstacle, il avait rassemblé toutes ses forces. Jusqu’aux convalescents capables de faire le service, il mit en marche tout son monde, ne laissant à Amiens que de faibles détachements, en faisant encore venir, de la basse Seine sur la Somme, le 3° régiment de grenadiers et une batterie de grosse artillerie, car le Xlll° corps était en mar- che de la Sarthe sur Rouen.