Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

localité, l’autre gravit, depuis la grande route, les ravins de la forêt de Spicheren ; alors eut lieu une mêlée dans laquelle les Français furent refoulés de la croupe ensellée qui mène au Rothe Berg et se virent de plus en plus repoussés vers le Forbacher Berg.

À 7 heures du soir encore la division de Laveaucoupet, soutenue par une partie de la division Bataille, avait, à l’aile droite française, exécuté une attaque ; elle avait pénétré une fois encore dans la forêt de Gifert tant disputée ce jour-là ; mais le danger que courait en ce moment-là l’aile gauche, menacée d’être abordée depuis la forêt de Spicheren, paralysa la droite et entrava sa marche en avant. À la tombée de la nuit les Français rétrogradaient sur le plateau tout entier.

Vers 9 heures du soir, alors que leurs sonneries de retraite se faisaient entendre de la hauteur, le général de Schwerin[1] fit occuper Stiering, afin d’assurer les cantonnements des troupes pendant la nuit ; sur différents points on ne put vaincre la résistance des Français dans cette localité qu’en engageant le combat corps à corps avec eux. De plus, l’avant-garde de la 13e division s’était portée en avant vers Forbach, mais elle ne pénétra pas dans la localité, ayant pris pour des ennemis des dragons qui avaient mis pied à terre.

D’ailleurs, le général Frossard avait de lui-même renoncé à effectuer la retraite par la route de Forbach à Saint-Avold qui était sérieusement menacée. Il se retira avec ses trois divisions sur Œtingen. L’obscurité et, aussi l’impossibilité où l’on était d’employer des masses de cavalerie considérables dans ce terrain, le mettaient à l’abri de toute poursuite.

  1. Général commandant la 10e brigade (2e de la 5e division, IIIe corps) (N.d.T.).