Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/403

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OPERATIONS DANS LE SUD-EST. 395 ment occupé et ou il avait élevé de forts retranchements, empêchait à présent les Allemands de progresser. Dans la nuit du 7 au 8 janvier, sept compagnies attaquèrent cette position par le nord; en même temps elles occupaient le. remblai du chemin de fer. Les hommes de la Landwehr, n’ayant pas même chargé leurs fusils, se jetèrent sur l'en- nemi qui avait ouvert sur eux un feu des plus violents, et par la rue principale du village ils se portèrent en avant jusqu’à l’église. Des troupes françaises accourant de la place au secours des défenseurs furent repoussées près du remblai de la voie ferrée; mais dans la partie sud du village on continua a se disputer les maisons une à une, jusque vers midi. Vingt officiers et 700 hommes de la garnison furent faits prisonniers. Une épidémie de fièvre typhoïde et de variole avait éclaté à Belfort; les troupes du siège voyaient de leur côté s’ac- croître considérablement le nombre des malades, par suite des travaux pénibles qu’il fallait exécuter et des rigueurs de la saison. La plupart des bataillons ne pouvaient mettre sur pied que 500 hommes et ilfallut en outre que le géné- · ral de Tresckow employàt la moitié des forces disponibles à couvrir les lignes d’investissement au dehors, en parti- culier dans la direction du sud. D’après des renseignements tout à fait sûrs, les Français étaient réunis a Besançon au nombre de 62 000 hommes. Jusqu’alors ils étaient restés absolument inactifs, mais a présent ils semblaient décidés à s’avancer le long du Doubs pour porter secours à la place étroitement assiégée. Sur cette ligne de marche les Allemands avaient mis en_ état de défense le château de Montbéliard, ils y avaient laissé un bataillon comme garnison et l’avaient armé de pièces de gros calibre. Entre le Doubs et la frontière suisse