Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/435

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BOMBARDEMENT DU FRONT SUD. 427 Sur le front est de Paris, il y avait 151 pièces françaises en face de 58 allemandes qui y étaient restées depuis le bombardement du Mont-Avron. Bientôt ces dernières, quoiqu’en petit nombre, eurent le dessus; les forts n’ou— vraient le feu que de temps en temps. Les Français reti- rèrent leurs avant-postes jusqu’aux ouvrages et évacuèrent complètement la presqu’île de Saint-Maur. Peu à peu les pièces de siège de gros calibre purent être transférées dans les emplacements du ruisseau de Morée. Dans l’interval1e, les forts du front sud avaient considé- rablement souffert. On voyait, a l’œil nu, que le fort d’Issy tombait en ruine; des incendies y éctatèrent à. plusieurs reprises et la garnison ne put, dans la nuit du 16 au 17 jan- vier, déménager les poudres qu’en s’exposant aux plus grands dangers. Le fort de Vanves avait perdu 70 hommes; d’ordinaire, le matin, il ouvrait le feu; mais bientôt il le discontinuait. Montrouge, par contre, tirait encore, à de certains jours, plus de 500 coups avec ses 18 pièces; mais la aussi les casemates n’offraient plus aucun abri et l’un des bastions n’était plus quiun monceau de décombres. Malgré le feu violent des pièces mises en batterie sur le corps de place, Paris lui-même commençaità se ressen- tir de l’efî'et d’une partie des pièces de 15 centimètres alle- mandes. Grâce à un dispositif spécial, on était parvenu à obtenir le tir à 30 degrés au-dessus de l’horizon et, de la sorte, les projectiles volaient jusqu’au milieu de la ville et au delà. Journellement on y lançait de 300 à 400 obus. Sous la pression de l’ « opinion publique », le gouveme- ment résolut, après de longues délibérations, de tenter de nouveau une sortie en masse, cette fois-ci contre les batte- ries allemandes de Châtillon. Les généraux présents au conseil tirent observer, à la vérité, que des sorties faites