Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/445

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SUITE DU BOMBARDEMENT DE PARIS. 437 plus capables de résister a un assaut, et cet assaut, on le sa- vait imminent, si on continuait la résistance. L’attaque par bombardement du front nord avait coûté aux Allemands un officier et 25 hommes; les Français disent avoir perdu 180 hommes. Sur le front est, l'artillerie des forts était réduite au si- lence et l’artillerie de campagne wurtembergeoise suffit à elle seule pour empécher l`ennemi de s’établir de nou- veau dans la presqu’ile de Saint—Maur. Le front sud enfin avait été mis dans un état des plus déplorables par le bombardement continu. Seuls le corps de place et la batterie de mortiers enfoncée, établie derrière le remblai du chemin de fer, tiraient encore, tandis que dans les forts les casernes n’étaient plus que des moncea11x de ruines, les unes par suite du bombardement, les autres par suite des incendies qui avaient éclaté, et la garnison dut s’abrite1· dans les poudrières qu’on avait vidées. On ne pou- vait plus circuler sur les terre-pleins des remparts ni der- rière les parapets. A Vanves, les embrasures étaient bou- chées avec des sacs a sable; à Issy, cinq pieds-droits dans les murs de la gorge de la courtine sud étaient renversés. Meme les murs de la gorge demi-détachés de l’escarpe des forts de Vanves et de Montrouge s’étaient écroulés ; 40 pièces étaient démontées, 70 affûts brisés par les projectiles alle- mands. La situation politique et militaire de la France tout en- tière et surtout celle de Paris était telle, que le gouverne- ment forcément se trouvait en proie aux préoccupations les plus graves. Depuis que M. Thiers était revenu de son voyage diplo- matique, on savait qu’il ne fallait pas compter sur l’inter- vention médiatrice des puissances étrangères. L’état de la