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tillerie ouvrit un feu des plus violents. Les batteries prussiennes, qui, pour l’instant, n’étaient soutenues par aucune fraction de l’infanterie, durent rétrograder ; mais bientôt les affaires prirent une tournure sérieuse.

Le général d’Alvensleben, craignant de ne plus pouvoir rejoindre l’ennemi, s’était mis en marche avec le IIIe corps, de grand matin, après que ses hommes eurent dormi quelques heures seulement. L’une de ses deux divisions, la 6e, s’avançait à gauche, par Onville, l’autre, la 5e, à droite, se dirigeait sur Gorze en traversant une longue vallée boisée. Celle-ci eût pu être interceptée par l’ennemi, mais il avait négligé de l’occuper ; en général il n’avait pris que fort peu de mesures de sûreté. Dès qu’elle fut arrivée sur le plateau découvert qui s’étend au sud de Flavigny, l’avant-garde prussienne engagea la lutte avec la division française du général Vergé, et le général de Stülpnagel[1] se rendit immédiatement compte qu’il avait en face de lui un ennemi qui lui donnerait fort à faire. En conséquence, il donna, à 10 heures, l’ordre à la 10e brigade de se déployer et fit ouvrir le feu à 24 pièces de canon.

Des deux côtés, on prenait l’offensive. À l’aile droite, les Prussiens gagnaient lentement du terrain en livrant des combats sous bois, avec des alternatives de succès et de revers, combats qui dégénéraient souvent en lutte corps à corps, et à 11 heures ils atteignirent l’angle du bois de Saint-Arnould qui fait saillie dans la direction de Flavigny.

L’aile gauche, par contre, fut refoulée, l’artillerie même se trouva sérieusement compromise ; cependant le 52e régiment d’infanterie, qui arrivait en ce moment, rétablit le combat, en éprouvant, il est vrai, des pertes graves. Son

  1. Commandant la 5e division (IIIe corps). (N.d.T.)