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les escorta de sa fusillade. La moitié seulement revint à Flavigny, où pour le moment on en forma deux escadrons ; mais le dévouement héroïque des deux régiments eut au moins ce résultat que les Français interrompirent totalement l’attaque qu’ils dirigeaient contre Vionville.

Par contre, quatre de leurs divisions s’ébranlèrent, à 3 heures, pour enlever les bois de Tronville. La brigade de cavalerie de Barby[1], placée en observation à la saillie occidentale de ce bois, fut contrainte par les feux de l’ennemi de battre en retraite, et l’infanterie elle-même, qui était postée dans la forêt, dut reculer devant un ennemi qui lui était bien supérieur en nombre.

Les batteries qui avaient ouvert le feu entre les bois de Tronville et Vionville se voient prises à revers par les feux dirigés sur elles depuis l’espace découvert qui sépare les deux parcelles boisées et sont contraintes de se reporter en arrière.

Mais les Français ne parvinrent qu’au bout d’une heure à vaincre la résistance opiniâtre que leur opposaient quatre bataillons brandebourgeois.

Quand, peu après, ceux-ci se reformèrent à Tronville, on constata que le 24e d’infanterie avait perdu 1000 hommes et 52 officiers, tandis que le 2e bataillon du 20e régiment avait vu tomber tous ses officiers. L’un des régiments de la 37e brigade, qui, de sa propre initiative, leur avait fourni un appui des plus efficaces depuis midi, occupe alors cette localité et la met en état de défense, de façon à pouvoir y résister longuement.

Ce ne fut qu’à ce moment, c’est-à-dire peu après 3 heures, que des secours efficaces allaient être fournis au IIIe corps

  1. La 11e brigade. (N.d.T.)