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qui soutenait à lui seul la lutte depuis sept longues heures.

En marchant en avant par Thiaucourt, les troupes du Xe corps avaient entendu le canon tonner du côté de Vionville. Le général commandant en chef ce corps d’armée, de Voigts-Rhetz, se rendit de sa personne sur le champ de bataille et de là il envoya les ordres nécessaires à ses colonnes qui l’y suivaient.

Ici encore ce fut l’artillerie qui, prenant les devants, engagea la première la lutte avec l’ennemi et cela d’une manière heureuse. Ses feux, combinés avec ceux des batteries du IIIe corps d’armée qui s’étaient immédiatement remises à avancer, arrêtèrent le mouvement en avant des Français à droite et à gauche du bois de Tronville. À 3 heures et demie arrivait aussi l’infanterie, c’étaient les têtes de colonnes de la brigade de Woyna[1] ; elle refoula l’ennemi dans l’intérieur du bois et finalement, soutenue qu’elle était par la brigade de Diringshofen[2], elle s’empara de la lisière septentrionale du bois.

L’aile droite du IIIe corps avait également été soutenue.

Invitée par la 5e division à se porter à son secours, la 32e brigade (VIIIe corps) s’était mise en marche depuis la Moselle, par Arry, quoiqu’une marche fort longue eût épuisé ses forces. Le 11e régiment d’infanterie[3] se joignit à elle. Trois batteries avaient été envoyées en avant et elles avaient ouvert le feu quand, à 5 heures du soir, les trois régiments d’infanterie apparurent au débouché de la forêt de Saint-Arnould. Ils procédèrent immédiatement à l’attaque de la hauteur de la Maison-Blanche. Ils s’en empa-

  1. C’était la 39e brigade (1re de la 20e division). Ne pas confondre avec la 28e (2e de la 14e division, du VIIe corps). (N.d.T.)
  2. La 40e (2e de la 20e division). (N.d.T.)
  3. Appartenant à la 36e brigade (18e division, IXe corps d’armée.) (N.d.T.)