Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/69

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la place par les batteries de campagne ne donnerait aucun résultat. La forteresse, avec ses bastions en maçonnerie et ses larges fossés remplis d’eau, était parfaitement capable de résister à un assaut. On ne réussit pas à démolir la porte de la ville à coups de canon et à en forcer l’entrée de la sorte. On se vit donc contraint de renoncer à cette entreprise, non sans avoir subi des pertes, à la vérité, peu considérables.

Le grand quartier général établi à Pont-à-Mousson avait été informé, vers midi, que le IIIe corps d’armée soutenait un engagement des plus sérieux et que les Xe et IXe s’étaient portés à son secours. On se rendit immédiatement compte des conséquences majeures que comportait cette nouvelle. Les Français se voyaient arrêtés dans leur mouvement de retraite, mais, sans nul doute, ils feraient de sérieux efforts pour se rendre de nouveau maîtres de la ligne de retraite qu’on leur interceptait.

En conséquence, le grand état-major envoya directement au XIIe corps l’ordre de se mettre en marche sur Mars-la-Tour, le lendemain de très grand matin, c’est-à-dire dès 3 heures, et aux VIIe et VIIIe de se tenir prêts, l’un à Corny, l’autre à Arry, à prendre part à la bataille.

Un ordre fut en outre expédié pour que, au cours de la nuit, on hâtât, au prix des plus grands efforts, l’établissement du pont qui devait être jeté sur la Moselle, près de ces localités. De plus, le général en chef de la deuxième armée invita le corps de la garde à se mettre immédiatement en marche sur Mars-la-Tour où il viendrait prendre position à gauche du XIIe.

L’exécution de ces ordres fut rendue plus facile grâce à la clairvoyance des généraux auxquels la nouvelle de la bataille engagée était parvenue dans le courant de la jour -