Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/71

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En prenant les dispositions en vue de la bataille qu’on était dans l’intention de livrer le 18 août, il fallait prévoir deux éventualités, possibles toutes deux.

Pour parer à l’une et à l’autre, il fallait que l’aile gauche se portât en avant, dans la direction du nord, vers la route la plus rapprochée, par où les Français pouvaient encore se retirer, celle qui passe par Doncourt. Si on trouvait l’adversaire en train de battre en retraite, il fallait l’attaquer immédiatement, afin de le retenir, tandis que l’aile droite suivrait pour soutenir la gauche.

Si, au contraire, on constatait que l’ennemi restait sous Metz, l’aile gauche ferait un quart de conversion dans la direction de l’est, afin de tourner la position française depuis le nord, tandis que l’aile droite engagerait un combat traînant, en attendant que l’action de l’aile gauche se fît sentir. Dans cette seconde hypothèse, il était à prévoir, vu le grand circuit qu’aurait à faire une partie de l’armée, que la bataille ne se déciderait que fort tard dans la journée. Il se présentait en outre ce cas fort rare que les deux parties adverses combattraient sur un front interverti, et renonceraient pour l’instant à leurs lignes de communication. Dès lors, les conséquences de la victoire ou de la défaite auraient une portée considérablement plus grande, les Français ayant cet avantage sur les Prussiens d’avoir pour base une grande place de guerre, avec les immenses ressources qu’elle offrait.

Les résolutions étaient prises, et à 2 heures déjà on expédiait de Flavigny l’ordre de faire avancer les corps d’armée en échelons, depuis l’aile gauche. La direction à imprimer aux différents corps, au cours de la bataille, devait dépendre des nouvelles qui leur arriveraient. Cela fait, le roi retourna à Pont-à-Mousson.