Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/78

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que les batteries saxonnes purent prendre position à l’ouest de cette dernière localité. C’était cependant un secours précieux, vu que la garde avait dû employer la plus grande partie de son artillerie à soutenir le IXe corps.

Dix batteries ouvrirent alors le feu sur Sainte-Marie, et, quand les effets commencèrent à se faire sentir et que, en outre, la 47e brigade (XIIe corps) fut entrée en ligne, les bataillons prussiens et saxons se précipitèrent, à 3 heures et demie, sans riposter au feu de l’adversaire, par le sud, l’ouest et le nord, sur la localité, en poussant des hourrahs retentissants. Les Français en furent chassés après qu’on leur eut fait quelques centaines de prisonniers.

Les Saxons essayèrent de les poursuivre et il s’engagea, au nord de Sainte-Marie, un combat d’infanterie fort vif qui masqua l’artillerie. Mais, dès que la brigade saxonne fut revenue en arrière sur l’ordre qui lui en avait été donné, les batteries se remirent à tirer et les tentatives réitérées que firent les Français, de reconquérir la position qu’ils avaient perdue, furent toutes repoussées.

Peu après, le IXe corps réussit à enlever la ferme de Champenois et à s’y établir solidement ; mais, malgré tous les efforts que firent des bataillons et des compagnies isolées pour entamer le front large et compact des Français, on n’y put parvenir. Dès lors, les feux de l’infanterie furent totalement interrompus vers 5 heures et l’artillerie elle-même ne tirait plus que par-ci par-là un coup de canon. L’épuisement des troupes de part et d’autre était tel que, sur cette partie du champ de bataille, la lutte subit une interruption presque complète.

Le grand état-major persistait à n’autoriser la première armée à attaquer sérieusement qu’au moment où la deuxième serait aux prises avec l’ennemi. Quand on se fut