Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/79

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déjà battu pendant une demi-journée et qu’à midi on entendit du côté de Vionville une violente canonnade, il dut bien admettre que ce moment était arrivé ; mais pour l’instant on n’autorisa que l’artillerie à préluder à la lutte imminente.

Seize batteries appartenant aux VIIe et VIIIe corps prirent position à droite et à gauche de Gravelotte sur la grande route perpendiculaire à la rue du village.

À la distance fort grande où était l’ennemi, l’effet produit par elles ne fut guère considérable ; en outre, le feu des tirailleurs ennemis qui s’étaient logés à couvert dans la bande de terrain boisée en face de la localité, leur infligeait des pertes. On constata qu’il était indispensable de les déloger de là et c’est ainsi qu’il s’engagea sur ce point là aussi, et avant le moment opportun, un combat d’infanterie. Les Français furent refoulés du versant oriental de la vallée de la Mance ; la ligne d’artillerie, dont les batteries avaient été portées à vingt, put se rapprocher du bord occidental de cette vallée et alors seulement il lui fut possible de battre vigoureusement la position principale de l’ennemi.

Mais les bataillons de la 29e brigade[1] poussèrent plus loin leur attaque. Sur la gauche, ils s’avancèrent dans la partie sud du bois des Génivaux, sans d’ailleurs parvenir à établir les communications avec le IXe corps qui se trouvait dans la partie nord du bois, où quelques Français se maintenaient au centre. Sur la droite, par contre, quelques fractions pénétrèrent dans les carrières à pierre et à gravier de Saint-Hubert.

Pendant ce temps, l’artillerie allemande était parvenue

  1. La 1re de la 15e divison (VIIIe corps). (N.d.T.)