Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/88

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droite étaient en position entre Saint-Privat et la forêt de Jaumont, d’où elles prenaient en flanc les Saxons qui continuaient d’avancer. Plus au sud, d’autres batteries firent face aux Prussiens, et les lignes des tirailleurs français, logés à couvert, empêchaient par leur feu très vif les bataillons prussiens de gagner de leur côté du terrain.

Mais ceux-ci enlèvent l’un après l’autre tous ces obstacles au pas de charge, tout en subissant de nouvelles pertes, tantôt en s’arrêtant quelques instants pour ouvrir sur l’ennemi un feu rapide, tantôt en avançant sans tirer un seul coup de fusil.

Quand le soleil se couche, ils ne sont plus qu’à la distance de 300 pas de Saint-Privat. Des fractions du Xe corps, qui s’avance sur Saint-Ail, viennent se joindre à eux, et alors on donne de toute part le dernier assaut. Les Français défendent encore, avec la plus grande ténacité, les fermes tout en flammes et l’église, jusqu’à ce que, finalement, cernés de plus en plus, ils mettent bas les armes à 8 heures du soir. Les Prussiens font prisonniers plus de 2000 ennemis non blessés et sont obligés d’arracher aux flammes ceux qui avaient reçu des blessures.

Les fractions du 6e corps qui viennent d’être battues descendent en grande hâte dans la vallée de la Moselle, sous la protection de la brigade qui était restée postée dans la forêt de Jaumont et sous celle de la cavalerie. À ce moment là seulement apparut la division de grenadiers de la garde et la réserve d’artillerie de l’armée à l’est d’Amanvillers. Les batteries allemandes engagent aussitôt la lutte qui dura fort avant dans la soirée et leurs projectiles incendient Amanvillers.

Sur ce point, les fractions du 6e corps avaient déjà commencé la retraite qu’elles masquaient simplement en exé-