Page:Wagner - Quinze Lettres, 1894, trad. Staps.djvu/123

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à me préoccuper de couteaux, de fourchettes, de plats et de casseroles, de draps de lit, etc… Moi, adorateur des femmes ! Comme, en retour, elles m’abandonnent aimablement leur besogne ! —

Chérie, le plus beau dans votre belle lettre est l’allusion à votre visite ! C’est là-dessus que je compte à présent et ne vous écris par conséquent pas davantage, ce qui vient à point à ma paresse. Vous pourriez admirablement loger chez moi : j’ai pris, ne pouvant faire autrement, toute une grande maison et tout sera à votre disposition. Amenez aussi un secrétaire et rien ne vous empêchera de dicter, tout en mangeant, au roman promis. Nous devons pourtant une fois nous parler de nouveau à cœur ouvert : qui sait si cela arrivera jamais encore ? J’aimerais tant à mourir à présent ! —

Hier Mme  de Bulow est arrivée avec 2 enfants et une bonne ; le mari suivra. Cela anime un peu, mais je suis si étrange que je suis incapable d’éprouver l’impression juste. Peut être est-ce seulement le mauvais temps qui en est cause ? — Ne le croyez-vous pas aussi ? — Nous autres artistes, nous n’avons pourtant pas l’habitude de prendre les choses si fort au sérieux ! Enfin, nous verrons bien. Venez seulement bientôt et restez longtemps. Un mot encore de mon jeune roi, c’est que si je ne suis pas tout à fait et pleinement heureux, la faute n’en est pas à lui. Du charme et de la beauté de ces rapports, vous ne pouvez certainement encore vous faire une idée exacte, vous ne le comprendrez que lorsque vous serez auprès de moi ; en un mot, — le sexe mâle s’est complètement réhabilité à mes yeux par ce représentant. —

Vous verrez tout cela ! — Adieu, amie chère, précieuse,