Page:Wagner - Quinze Lettres, 1894, trad. Staps.djvu/13

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l’artiste ; l’amour et le dévouement d’une femme donnent à l’homme le repos et le bonheur.

L’amie dévouée à qui Wagner, dans un sentiment d’ardente gratitude, adressa ces lettres et qui les a publiées « afin que d’autres, à leur tour, aient part à ce qu’elles contiennent de vraiment bon et partant de vraiment émouvant », Mme Eliza Wille eut au plus haut degré le don de la sympathie. C’est cette flamme divine qui a rendu sa longue vie si harmonieuse et si féconde, qui a fait de son foyer, plus encore peut-être que les lumières de l’intelligence, un centre béni où tout ce que Zurich a compté de célébrités nationales, tout ce qu’il a vu passer de célébrités étrangères, est venu s’asseoir tour à tour ; c’est cette puissance de vivre en autrui qui, rayonnant plus loin encore, s’est répandue dans ses livres avec un charme profond et bienfaisant. Morte récemment à Mariafeld, au bord du lac de Zurich (23 décembre 1893), elle était née à Itzehoe (Holstein) le 9 mars 1809. Son enfance avait été bercée par les fiers accents de la guerre de l’Indépendance ;