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tion nouvelle de la productivité, arrivée à son apogée, de cet artiste.

Je vous dis tout cela parce que ces réflexions seules m’ont rendu clairs notre sujet et l’étonnant problème qu’il renferme. Mais peut-être n’est-il pas utile que ce soit justement à vous, ****, que je le dise, car ce même instinct, qui guida Liszt dans son développement, doit bien vous avoir montré où était le nœud de la question, alors que nous autres hommes, qui nous occupons tant de nous alors même qu’il ne s’agit de nous en rien, restons souvent, en pareil cas, honteux et confus devant les femmes.

De toute façon, il ne devrait point vous être indifférent de partager ici le privilège de l’homme, privilège qui voudrait être d’acquérir pour soi et pour les autres, si tardivement que ce soit, la conscience de ce que les femmes ont déjà inconsciemment senti. Or telle est la seule chose à quoi ma lettre tout entière puisse tendre pour vous.

Il me semble que maintenant Liszt, dans cette voie exceptionnelle et ouverte à lui seul, a, par sa réelle productivité de compositeur, atteint, en ces dix dernières années, la pleine maturité de sa puissance artistique et créatrice. Et, si peu