Page:Wagner - Sur les Poèmes symphoniques de Franz Liszt, 1904, trad. Calvocoressi.djvu/27

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pour révéler le secret de la forme de tous les autres mouvements.

Je ne veux point ici déprécier cette forme à laquelle nous sommes redevables de tant de merveilles ; mon intention est seulement d’établir qu’elle est fort peu malléable, et que la moindre des perturbations la rend méconnaissable. Ceci a pour résultat, que ceux qui veulent s’exprimer en cette forme doivent s’astreindre très strictement à elle, à peu près comme les danseurs à la danse. Et, ce qui peut être exprimé à l’aide de cette forme, nous le voyons et l’admirons dans la symphonie beethovenienne, où la pensée est d’autant plus belle qu’elle s’exprime plus exactement sous ladite forme. Mais où cette même forme était déconcertante, c’était lorsqu’elle devait — en qualité d’ouverture — servir à l’expression d’une idée dont la manifestation se refusait à suivre la règle stricte imposée par la danse. Cette règle, en effet, exige, non le développement qui est nécessaire aux éléments du drame, mais l’alternance, dont le principe consiste traditionnellement, pour toutes les formes émanées de la danse ou de la marche, en la succession d’une période initiale vive, puis d’une autre plus douce, plus paisible, avec, pour ter-