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la musique, je vous l’ai fait constater, est si profondément asservie à la forme sous laquelle elle se manifeste, n’y a-t-il pas en la représentation de données comme celles d’Orphée, de Prométhée, un point de départ plus noble, plus libérateur que celui qui est fourni par la danse et la marche ?

Cela, personne ne le contestera. Mais on peut objecter qu’il est bien difficile de réaliser une forme musicale intelligible qui soit adéquate à ces données particulières si belles, alors qu’il semblait jusqu’à ce jour impossible d’organiser, d’une façon qui fut claire pour tous (je ne sais si je me fais bien comprendre), une œuvre musicale, sans le secours des éléments usuels, bien dépourvus de grandeur, de la forme que nous connaissons.

Une telle inquiétude a pour cause certaines compositions de musiciens sans génie, ou d’inspiration mal coordonnée, et que jamais n’illumina la véritable flamme ; incapables de manier en maîtres la forme symphonique ordinaire, celle de la danse, ceux-ci n’en prirent pas moins avec cette forme des libertés assez grandes pour que leurs élucubrations devinssent incompréhensibles, à moins qu’à chaque instant un pro-