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nature et qui se soit plus magnifiquement développé ? Si vous n’en connaissez pas un deuxième, allez en toute confiance à lui qui est l’unique ; c’est un trop noble esprit pour vous décevoir jamais. Soyez sûrs que cette confiance vous vaudra d’admirables joies là où précisément vous craignez d’être dupés. »

Voilà, ****, je ne saurais rien ajouter de plus. Ces dernières choses mêmes que j’ai dites ne sont pas destinées à vous, mais à des gens foncièrement autres. Si bien que vous ne saurez que faire des présentes pages, à moins d’avoir l’idée de les publier. Véritablement, à relire ma lettre, je m’aperçois que j’ai parlé bien moins à vous qu’à ceux auxquels j’éprouvais, il y a longtemps déjà, un si violent besoin de dire ouvertement mapensée. Et, me rappelant la confusion qui s’ensuivit alors, je devrais estimer que je retombe dans mon ancienne erreur, et m’abstenir, car mal m’en est déjà advenu. Mon imprudence mérite un châtiment. Et, si vous pensez en le faisant ne nuire à personne qu’à moi seul, il faut bien que je consente à ce que vous livriez au public ma lettre. Êtes-vous trop mon amie pour vouloir nuire même à moi seul, et vous convient-il néanmoins de me châtier anonyme-