Page:Webster - La Duchesse de Malfi, 1893, trad. Eekhoud.djvu/81

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- 75 - cet homme, et comme je fus acteur dans ces événements, beaucoup contre ma volonté, je me suis vengé de moi-même.... Pescara. — Eh bien, Monseigneur? Le cardinal. — Occupez-vous plutôt de mon frère. Il nous porta ces coups mortels, comme nous luttions sur le carreau. Et maintenant, qu’on m’enfouisse, et qu’on ne pense plus jamais à moi (Il meurt.) Pescara. — La fatalité a voulu qu’il se privât volontairement de toute chance de salut Malatesta. — Objet sanguinaire, dis, comment Antonio a-t-il trouvé la mort? BOSOLA. — Dans un mirage... Je ne sais trop comment... Une erreur comme j’en ai vu au théâtre... O je meurs! Murs de tombes voûtées, nos ruines ne rendent plus d’écho. Adieu! O ce sombre monde! Dans quelles ténèbres, au fond de quel abîme d’obscurité vit cette pauvre humanité crain- tive! (Il expire.) Pescara. — Comme j’arrivais au palais, le noble Délio m’avertit de la présence d’Antonio et me présenta un jeune gentilhomme, son fils et héritier. . . Entrent DÉLIO et le fils d’ANTONIO Malatesta. - Hélas, Seigneur, vous arrivez trop tard. DÉLIO. — J’ai appris là catastrophe et me suis aguerri en chemin pour supporter cette épreuve. Tirons le meilleur parti de ce grand désastre. Unissons nos forces fidèles pour rétablir ce jeune seigneur dans les posses- sions de sa mère. Quant à ces deux puissants personnages, ils ne laissent pas plus de gloire après eux que le voyageur terrassé par la gelée ne laisse son empreinte dans la neige. Aussitôt que paraît le soleil, il fait fondre et l’empreinte et le moule.