Page:Weckerlin - Chansons et rondes enfantines, Garnier, 1870.djvu/67

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Le roi faisait la guerr’,
Mais il la faisait en hiver ; xxxx⌋ bis
Le grand Saint Éloi
Lui dit : ô mon roi !
Votre Majesté
Se fera geler. —
« C’est vrai, lui dit le roi,
Je m’en vais retourner chez moi. »

Le bon roi Dagobert
Voulait s’embarquer sur la mer ; xxxx⌋ bis
Le grand Saint Éloi
Lui dit : ô mon roi !
Votre Majesté
Se fera noyer. —
« C’est vrai, lui dit le roi,
On pourrait crier : le roi boit ! »

Le bon roi Dagobert
Mangeait en glouton du dessert ; xxxx⌋ bis
Le grand Saint Éloi
Lui dit : ô mon roi !
Vous êtes gourmand,
Ne mangez pas tant. —
« Bah, bah, lui dit le roi.
Je ne le suis pas tant que toi. »

Quand Dagobert mourut
Le diable aussitôt accourut. xxxx⌋ bis
Le grand Saint Éloi
Lui dit : ô mon roi !
Satan va passer,
Faut vous confesser. —
« Hélas ! dit le bon roi,
Ne pourrais-tu mourir pour moi ? »



Nous avons toujours regretté que la vie d’un des grands rois de France ait été travestie de cette façon par quelque farceur de la fin du XVIIIe siècle. Chose assez bizarre, l’air de chasse sur lequel sont écrits ces couplets ne se trouve ni dans les Enfants de Latone, commencement du XVIIIe siècle, ni parmi ceux de Gaffet de La Brifardière (Vénerie 1750), ni parmi ceux du marquis de Dampierre, ni parmi ceux de la Vénerie de Le Verrier de la Couterie, 1778.