Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/32

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Quant à Endymion, M. Rossetti déclare ne pouvoir comprendre comment « son organisme humain, avec des appareils respiratoire et digestif, continue à exister, » et il nous apprend comment Keats aurait du, d’après lui, traiter le sujet.

Un jour, un éminent critique français s’écriait avec désespoir : « Je trouve des physiologistes partout », mais il était réservé à M. Rossetti de faire des considérations sur la digestion d’Endymion et nous lui concédons volontiers la supériorité que lui donne ce point de vue.

Même lorsque M. Rossetti loue, il gâte ce qu’il loue.

Traiter Hypérion de « monument d’architecture cyclopéenne en vers » est assez mauvais, mais l’appeler un « Stonehenge de réverbération » est absolument détestable, et nous n’en savons guère plus long sur la Veille de la Saint Marc quand nous apprenons que la simplicité en est « pleine de sang et singulière ».

Puis, que signifie cette assertion que les Notes de Keats sur Shakespeare sont « un peu tendues et bouffies ? »

N’y a-t-il rien de mieux à dire de Madeline dans la Veille de la Sainte Agnès, sinon qu’elle est présentée comme une figure très charmante, très aimable, « bien quelle ne fasse autre chose de bien particulier que de se dévêtir sans regarder derrière elle et de s’en aller furtivement ».

Il n’est nullement nécessaire de suivre M. Rossetti plus loin, pour le voir barboter dans la vase qu’il a faite lui-même avec ses pieds.

Un critique, capable de dire qu’« un nombre assez