Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/59

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Il en est de même de son appréciation des écoles de Zénon, d’Épicure et de Pyrrhon.

Excellent aussi, à bien des points de vue, le tableau de la littérature et de l’art de cette période.

Nous ne sommes pas d’accord avec M. Mahaffy dans son panégyrique du Laocoon, et nous sommes surpris de trouver un écrivain, qui après s’être indigné vivement de ce qu’il appelle l’indifférence des modernes à l’égard de la poésie alexandrine, vienne déclarer gravement qu’ « il n’est pas d’étude plus fatigante, plus stérile que celle de l’Anthologie grecque ».

L’appréciation de la Comédie Nouvelle nous paraît également assez pédantesque.

Le but de la comédie sociale, chez Ménandre, non moins que chez Sheridan, est de refléter les mœurs de son temps et non point de les réformer, et la censure du Puritain, qu’elle soit sincère ou affectée, est toujours déplacée dans la critique littéraire, et prouve qu’on est dépourvu du sentiment de la différence essentielle entre l’art et la vie.

Après tout, le Philistin seul aura l’idée de blâmer Jack Absolute de sa tromperie, Bob Acres de sa couardise, et Charles Surface de son extravagance, et c’est perdre à peu près son temps que donner carrière à son sens moral aux dépens de son appréciation artistique.

De plus, quelque prix qu’on attache à la modernité de l’expression, et avec raison sans doute, il faut encore en user avec tact et jugement.

On ne reprochera point à M. Mahaffy d’avoir dépeint Philopœmen comme le Garibaldi, Antigone