Page:Wilde - La Maison de la courtisane, trad. Savine, 1919.djvu/233

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avec moi un jeune homme qui avait l’air sot ou faible d’esprit.

Certes, toute prison a ses clients faibles d’esprit, qui viennent et y reviennent, et dont on peut dire qu’ils passent leur vie en prison.

Mais ce qui me frappa chez ce jeune homme, c’était qu’il avait l’air plus faible d’esprit que ce n’est le prisonnier ordinaire, avec son rire niais, les éclats de rire qu’il lançait à tout propos, et l’agitation perpétuelle, la contraction incessante de ses mains.

L’étrangeté de sa conduite fut remarquée par tous les autres prisonniers.

De temps à autre, on ne le voyait pas à l’exercice, ce qui m’indiquait qu’il était puni de réclusion dans sa cellule.

Je finis par découvrir qu’il était mis en observation, que des gardiens veillaient sur lui jour et nuit.