Page:Wilde - La Maison de la courtisane, trad. Savine, 1919.djvu/237

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Il suivait le cercle central avec les vieux, les mendiants, les boiteux, en sorte que je pus l’observer tout le temps.

Ce fut le dernier dimanche que je passai en prison.

C’était la plus belle journée de toute l’année, et là, sous ce magnifique soleil, — allait ce pauvre être, — jadis fait à l’image de Dieu, — ricanant comme un singe faisant avec ses mains les gestes les plus fantastiques, comme s’il jouait en l’air d’un invisible instrument à cordes, ou s’il arrangeait et comptait des jetons en quelque jeu bizarre.

Pendant tout ce temps, ces larmes hystériques, sans lesquelles aucun de nous ne le vit, faisaient des raies sales sur sa figure blême et enflée.

La grâce hideuse et tranquille de ses gestes lui donnaient l’air d’un clown.

C’était un grotesque vivant.