Page:Wilde - La Maison de la courtisane, trad. Savine, 1919.djvu/238

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Tous les autres prisonniers avaient les yeux sur lui, et pas un d’eux ne souriait.

Tous savaient ce qui lui était arrivé, qu’on le menait tout droit à la folie, qu’il était déjà fou.

Au bout d’une demi-heure, le gardien le fit rentrer, et le punit, à ce que je suppose.

Du moins, il n’était pas à l’exercice le lundi, bien que je croie l’avoir vu au coin de la cour empierrée, marchant sous la surveillance d’un gardien.

Le mardi, — mon dernier jour de prison, — je le vis à l’exercice.

Il était plus mal que jamais, et on le fit rentrer.

Depuis lors, je ne sais rien de lui, mais j’appris d’un des prisonniers, qui marchait avec moi à l’exercice, qu’il avait reçu, pendant l’après-midi, vingt-quatre coups de fouet dans la cuisine, par l’ordre des juges visiteurs, sur le rapport du médecin.