Page:Wilde - La Maison de la courtisane, trad. Savine, 1919.djvu/42

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était pareil à un bouclier qui aurait reçu du soleil mourant la tache du sang et de la bataille, et à l’ouest, les nuages fermant le cercle avaient tissé une robe royale, digne d’être portée par quelques-uns des grands Dieux, pendant que dans la vaste étendue, l’océan de l’air empourpré, descendait la galère dorée du Dieu de la lumière.

Ici encore, la douce tranquillité de la nuit ramène le flux montant du souvenir, et ravive l’amour passionné que j’eus pour toi. C’est maintenant le Printemps d’amour, mais bientôt l’Eté s’épanouira en maître sur les prairies, sur les arbres, et bientôt le gazon s’embellira de fleurs plus brillantes, et produira des lis que fauchera quelque adolescent. Puis, avant peu, le vainqueur de l’Eté, l’opulent Automne, saison usurière, prêtera son or accumulé à tous les arbres, pour le voir dispersé de