Page:Wilde - La Maison de la courtisane, trad. Savine, 1919.djvu/65

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ter à la perfection du saphir de ses yeux. Son cou fort et doux était blanc comme du lait, avec un fin réseau de veines bleues ; et d’étranges perles, qu’on eût dit de la rosée congelée, étaient brodées sur la soie flottante….

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Sur son piédestal de nacre et de porphyre, il brillait trop vivement pour qu’on pût le contempler, car sur sa poitrine d’ivoire, scintillait la merveilleuse émeraude de l’Océan, ce mystérieux joyau, aux reflets de lune, que quelque plongeur des gouffres de Colchide avait trouvé parmi les vagues de plus en plus noires, et porté à la magicienne de Colchis. Devant son char doré, couraient des corybantes nus avec des guirlandes de pampre, et des files de fiers éléphants s’agenouillaient