Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/127

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— Mon cher ami, mon meilleur ami, protesta le petit Hans, toutes les fleurs de mon jardin sont à votre disposition, car j’ai un bien plus vif désir de votre estime que de mes boutons d’argent.

Et il courut cueillir ces jolies primevères et en remplir le panier du meunier.

— Adieu, petit Hans ! dit le meunier en remontant la colline sa planche sur l’épaule et son grand panier au bras.

— Adieu ! dit le petit Hans.

Et il se mit à bêcher gaiement : il était si content d’avoir la brouette.

Le lendemain, il attachait un chèvre-feuille sur sa porte, quand il entendit la voix du meunier qui l’appelait de la route. Alors il sauta de son échelle, courut au bas du jardin et regarda par dessus la muraille.

C’était le meunier avec un grand sac de farine sur son épaule.

— Cher petit Hans, dit le meunier, voudriez-vous me porter ce sac de farine au marché ?

— Oh ! j’en suis fâché, dit Hans, mais je suis vraiment très occupé aujourd’hui. J’ai