Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/176

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Tout le long du jour, elle avait volé et, à la nuit, elle arriva à la ville.

— Où chercherai-je un abri ? se dit-elle. J’espère que la ville aura fait des préparatifs pour me recevoir.

Alors, elle aperçut la statue sur la petite colonne.

— Je vais me percher là, cria-t-elle. Le site est joli. Il y a beaucoup d’air frais.

De la sorte elle vint s’abattre tout juste entre les pieds du Prince Heureux.

— J’ai une chambre dorée, se disait-elle doucement après avoir regardé autour d’elle.

Et elle se prépara à dormir.

Mais, comme elle mettait sa tête sous son aile, voici qu’une large goutte d’eau tomba sur elle.

— Comme c’est curieux ! s’écria-t-elle. Il n’y a pas un nuage au ciel, les étoiles sont tout à fait claires et brillantes, et voilà qu’il pleut ! Le climat du nord de l’Europe est vraiment étrange. Le roseau aimait la pluie, mais c’était pur égoïsme de sa part.

Alors une nouvelle goutte vint à tomber.