Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/183

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sait sur le pont. Une Hirondelle en hiver !

Et il écrivit à ce sujet une longue lettre à une feuille locale. Tout le monde la cita. Elle était pleine de tant de mots qu’on ne pouvait comprendre.

— Ce soir je pars pour l’Égypte, se disait l’Hirondelle.

Et, à cette perspective, elle était toute joyeuse.

Elle visita tous les monuments publics et se reposa longtemps sur le sommet du clocher de l’église.

Partout où elle allait, les pierrots gazouillaient. Ils se disaient les uns aux autres :

— Combien cette étrangère est distinguée !

Cela la remplissait de joie.

Quand la lune se leva, elle retourna à tire d’ailes vers le Prince Heureux.

— Avez-vous quelques commissions pour l’Égypte ? lui cria-t-elle. Je suis sur mon départ.

— Hirondelle, Hirondelle, petite Hirondelle ! dit le Prince, ne resterez-vous pas avec moi encore une nuit ?