Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/185

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— Je demeurerai encore une nuit avec vous, dit l’Hirondelle, qui avait réellement un bon cœur. Dois-je lui porter un autre rubis ?

— Hélas ! je n’ai plus de rubis, dit le Prince. Mes yeux sont la seule chose qui me reste. Ce sont de rares saphirs qui furent rapportés des Indes il y a un millier d’années. Arrachez l’un d’eux et prenez-le pour lui. Il le vendra à un joaillier. Il achètera de quoi se nourrir et de quoi se chauffer et finira sa pièce.

— Cher Prince, dit l’Hirondelle, je ne puis faire cela.

Et elle se mit à pleurer.

— Hirondelle, Hirondelle, petite Hirondelle ! dit le Prince. Faites ce que je vous commande.

Alors l’Hirondelle arracha l’œil du Prince et s’envola vers le galetas de l’étudiant.

Il était facile d’y pénétrer, car il y avait un trou dans le toit.

L’Hirondelle y entra comme un trait et sautilla par la pièce.

Le jeune homme avait la tête plongée dans