Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Ah ! je suis un peu contrariée de vous entendre dire cela. La meilleure assise du mariage, c’est un malentendu mutuel… non, je ne suis pas du tout cynique. J’ai seulement de l’expérience, ce qui, cependant, est très souvent la même chose… M. Podgers, lord Arthur Savile meurt d’envie que vous lisiez dans sa main. Ne lui dites pas qu’il est fiancé à l’une des plus jolies filles de Londres : il y a un mois que le Morning Post en a publié la nouvelle.

— Chère lady Windermere, s’écria la marquise de Jedburgh, ayez l’obligeance de laisser M. Podgers s’arrêter ici une minute de plus. Il est en train de me dire que je monterai sur les planches et cela m’intéresse au plus au point.

— S’il vous a dit cela, lady Jedburgh, je ne vais pas hésiter à vous l’enlever. Venez immédiatement, M. Podgers, et lisez dans la main de lord Arthur.

— Bon ! dit lady Jedburgh faisant une petite moue, comme elle se levait du canapé, s’il ne m’est pas permis de monter sur les