Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/80

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cun renseignement à ce sujet et il pensa qu’il lui serait de peu d’utilité d’aller aux informations à Scotland Yard[1]. Là on n’est jamais informé des faits et gestes du parti de la dynamite qu’après qu’une explosion a eu lieu et encore n’en sait-on jamais bien long là-dessus.

Soudain il pensa à son ami Rouvaloff, jeune Russe de tendances très révolutionnaires, qu’il avait rencontré, l’hiver précédent, chez lady Windermere.

Le comte Rouvaloff passait pour écrire une vie de Pierre le Grand. Il était venu en Angleterre sous prétexte d’y étudier les documents relatifs au séjour du Tzar dans ce pays en qualité de charpentier de marine ; mais généralement on le soupçonnait d’être un agent nihiliste et il n’y avait nul doute que l’Ambassade Russe ne voyait pas d’un bon œil sa présence à Londres.

Lord Arthur pensa que c’était là tout à fait l’homme qui convenait à ses desseins, et un matin, il poussa jusqu’à son logement à

  1. La préfecture de police. (Note du traducteur.)