Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/97

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peut donner sa vie et si la vie n’avait pas de plaisir pour lui, la mort ne l’effrayait pas.

Que la destinée ourdisse son sort à sa guise ! Il ne ferait rien pour la conjurer.

À sept heures et demie passées, il s’habilla et se rendit au club.

Surbiton y était, avec une société de jeunes gens, et lord Arthur fut obligé de dîner avec eux. Leur conversation banale, leurs lazzis oiseux ne l’intéressaient pas et, sitôt que le café fut servi, il les quitta, inventant le prétexte d’un rendez-vous pour expliquer sa retraite.

Comme il sortait du club, le laquais de service à la porte lui remit une lettre.

Elle était d’Herr Winckelkopf, qui l’invitait à venir, le lendemain soir, voir un parapluie explosif qui éclatait aussitôt qu’on l’ouvrait. C’était le dernier mot des inventeurs. Le parapluie venait d’arriver de Genève.

Lord Arthur déchira la lettre en menus fragments. Il était déterminé à ne plus avoir recours à de nouvelles tentatives.

Puis, il s’en alla errer le long des quais de