Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/193

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mais ne fit aucun mouvement pour prendre le mouchoir.

— Que faisiez-vous là ? demandai-je.

— Quel droit avez vous de m’interroger ? répondit-elle.

— Le droit d’un homme qui vous aime, répliquai-je. Je suis venu ici pour vous demander de devenir ma femme.

Elle se cacha la figure dans ses mains, et fondit en un déluge de larmes.

— Il faut que vous me répondiez ? lui dis-je.

Elle se leva et me regardant bien en face dit :

— Lord Murchison, il n’y a rien à vous dire.

— Vous êtes venue ici pour voir quelqu’un, m’écriai-je. C’est là votre secret.

Elle pâlit affreusement et dit :

— Je n’ai donné de rendez-vous à personne.

— Ne pouvez-vous pas dire la vérité ? m’écriai-je.

— Mais je l’ai dite, répliqua-t-elle.

J’étais éperdu, affolé. Je ne sais ce que je