Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/233

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de l’héritage de l’orphelin et tu as envoyé les renards dans la vigne du champ de ton voisin. Tu as pris le pain des enfants et tu l’as donné à manger aux chiens et mes lépreux qui vivaient dans les marécages, et qui me louaient, tu les as pourchassés sur les grandes routes, sur ma terre, cette terre dont je t’avais formé, et tu as versé le sang innocent.

Et l’homme répondit et dit :

— J’ai également fait cela.

Et derechef Dieu ouvrit le livre de la vie de l’homme.

Et Dieu dit à l’homme :

— Ta vie a été mauvaise et tu as caché la beauté que j’ai montrée et le bien que j’ai caché, tu l’as négligé. Les murailles de ta chambre étaient d’images peintes et, de ton lit d’abomination, tu te levais au son des flûtes. Tu as bâti sept autels aux péchés que j’ai soufferts, et tu as mangé ce que l’on ne doit pas manger, et la pourpre de tes vêtements était brodée de trois signes de honte. Tes idoles n’étaient ni d’or ni d’argent qui subsiste, mais de chair qui périt. Tu baignais leur cheve-