Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/27

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mes tous nos efforts pour l’en empêcher.

Peut-être s’il s’était mis à jouer, il serait encore vivant.

C’est toujours une chose sotte que de donner des conseils, mais donner de bons conseils est absolument question de chance. Je vous souhaite de ne jamais tomber dans l’erreur de vouloir conseiller. Si vous le faites, vous aurez à le regretter.

Eh bien ! pour en venir au vrai nœud de cette histoire, un jour je reçus une lettre de Cyril dans laquelle il me demandait de passer chez lui le soir.

Il avait un délicieux appartement à Piccadilly avec vue sur le Green Park, et, comme j’avais l’habitude d’aller le voir tous les jours, je fus un peu surpris qu’il eût pris la peine de m’écrire.

Naturellement j’allai chez lui et, quand j’arrivai, je le trouvai dans un état de grande surexcitation.

Il me dit qu’il avait enfin découvert le vrai secret des Sonnets de Shakespeare, que tous les lettrés et les critiques avaient fait fausse