Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/28

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route et qu’il était le premier qui, travaillant uniquement d’après l’évidence des faits, avait élucidé qui était réellement monsieur W. H.

Il était tout à fait fou de joie et il demeura longtemps sans vouloir me dire sa théorie.

Enfin, il exhiba un paquet de notes, prit son exemplaire des Sonnets sur sa cheminée, s’assit et me fit une longue conférence sur toute la question.

Il débuta par établir que le jeune homme, à qui Shakespeare adressait ces poèmes étrangement passionnés, devait être quelqu’un qui avait été réellement un facteur vital dans le développement de son art dramatique et que ni lord Pembroke ni lord Southampton ne se trouvaient dans ce cas.

En outre, à tout prendre, ce ne pouvait être un homme de haute naissance, comme il résulte abondamment du sonnet 25, dans lequel Shakespeare le met en parallèle avec ceux qui sont les favoris de grands princes et dit avec une entière franchise :

Que ceux qui sont en faveur auprès de leurs