Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/290

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sera plus nécessaire de commettre des crimes. Le besoin ne s’en fera plus sentir ; il ne s’en commettra plus.

Il est vrai, sans doute, que tous les crimes ne sont pas commis contre la propriété, bien que la loi anglaise, attachant plus d’importance à ce qu’un homme possède qu’à ce qu’il est, réserve ses châtiments les plus sévères, les plus horribles à ce genre de crimes, l’assassinat mis à part, et bien qu’elle regarde la mort comme pire que la servitude pénale, sur quoi, je crois, les opinions de nos criminels sont partagées. Mais il peut arriver qu’un crime, sans être commis contre la propriété, ait pour cause la misère, la rage, l’abattement produit par les défauts de notre système de propriété ; dès lors il ne s’en commettra plus, après l’abolition de ce système.

Lorsque chaque membre de la Société a tout ce qui est nécessaire à ses besoins, et que son prochain le laisse tranquille, il n’a lui-même aucun motif de se mêler des affaires d’autrui.

La jalousie, source extraordinairement fé-