Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/342

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blème de la pauvreté, que la science aura résolu le problème de la maladie, le domaine des sentimentalistes se rétrécira, et la sympathie de l’homme sera large, saine, spontanée.

On aura de la joie à contempler la vie joyeuse des autres.

Car c’est grâce à la joie que l’individualisme de l’avenir se développera.

Le Christ n’a fait aucune tentative pour reconstruire la société. En conséquence l’individualisme qu’il prêchait à l’homme ne pouvait être réalisé qu’en passant par la douleur ou dans la solitude.

Les idéals, que nous devons au Christ, sont ceux de l’homme qui abandonne entièrement la société, ou de l’homme qui se refuse absolument à la société.

Mais l’homme est sociable par nature. La Thébaïde elle-même finit par se peupler et bien que le cénobite réalise sa personnalité, celle qu’il réalise ainsi est souvent une personnalité appauvrie.

D’autre part, cette vérité terrible, que la