Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/38

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des nombres éternels qui mûriront dans un avenir lointain.

Il me fit remarquer combien c’était une complète confirmation de sa théorie.

En effet, il feuilleta attentivement tous les Sonnets et montra, ou s’imagina qu’il montrait que dans la nouvelle explication de leur signification qu’il proposait, les choses qui avaient paru obscures, ou défectueuses, ou exagérées, devenaient claires et rationnelles et de haute portée artistique, illuminant la conception de Shakespeare des vrais rapports entre l’art de l’acteur et l’art du dramaturge.

Il est, certes, évident qu’il devait y avoir dans la compagnie de Shakespeare quelque merveilleux jeune acteur d’une grande beauté, à qui il confiait le soin de personnifier ses nobles héroïnes ; car Shakespeare était un organisateur de tournée dramatique, en même temps qu’un poète plein d’imagination.

Or, Cyril Graham avait fini par découvrir le nom du jeune acteur.